Posture Wu chi Chen : méditation debout

Description

Certains l’appellent « la posture de l’infini ». « Wu chi » signifie « sans faîte ». Le « sans faîte » est l’origine du « tai chi »/ »faîte suprême ». Dans notre vision occidentale, le chaos indifférencié précède la création. Toutes les formes de tai chi débutent donc et se concluent par la posture Wu chi. C’est une manière de symboliser en outre le travail en boucle, l’importance du retour à l’origine.

Cette posture se pratique les pieds joints ou séparés à la largeur des épaules. Les articulations des membres sont souples (sans raideurs). Le tronc est droit. La respiration est ample. Le pratiquant pose son regard à l’horizon. Cette méditation debout vise en fait à se poser au niveau corporel, respiratoire et mental. En lâchant les tensions musculaires et émotionnelles, l’adepte devient plus présent.

Indications complémentaires

Le débutant a tendance à sous-estimer l’intérêt de cette posture fondamentale. Il se précipite dans l’exécution des techniques et des formes. Le pratiquant aguerri a compris que cette position de départ reflète son état intérieur. La sérénité s’installe non pas à la fin de la pratique, mais au tout début, avant d’effectuer le moindre geste. Le tai chi chuan est une pratique d’ordonnancement de soi. En ordonnançant le petit univers que nous sommes, nous participons ainsi à l’harmonisation du grand univers.

« La posture de l’infini » est la matrice de tous les possibles. Elle permet, d’expérimenter d’emblée la dynamique « tai chi ». En effet, le symbole montre que chaque polarité, à son apogée, contient le germe de son contraire/complémentaire. Le yin et le yang s’engendrent ainsi mutuellement à l’infini. L’immobilité complète devient ainsi la source du mouvement. Le pratiquant vit de l’intérieur les liens entre posture, respiration, sensations, émotions, intention et état d’esprit.

Cette posture indique que la source de l’agir véritable est le non-agir. Elle permet de développer une disposition intérieure particulière, un état de vacance. Le pratiquant apprend à accueillir ce qui vient en conscience et avec bienveillance. Dans cet état de lâcher prise, l’adepte est prêt à répondre dans l’instant de la manière la plus appropriée à toute sollicitation extérieure.